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Covid and Co.

Dernière mise à jour : 23 oct. 2020

Mesures sanitaires, fermeture des gymnases, couvre-feu... comment les joueur.se.s du STRH vivent cette période compliquée. Lison Fourquet-Roueire (STRH XIII fauteuil), Jonathan Hivernat et Corentin Brengues (STRH quad rugby) témoignent.

Toulouse le 21/10/2020


Lison (photo: Alain Garres), John (photo: Fabien Sans) et Corentin (photo: Maxime Duhamel).


Quelle a été l'incidence de la fermeture des gymnases du 23/09 dernier sur tes entraînements avec le STRH?

Lison : Malheureusement nous ne pouvons plus nous entraîner en équipe. Ce qui est dommage car il y a de nouveaux arrivants et c’est en pratiquant ensemble que l’on se découvre puis que l'on met en place les stratégies de jeu. Pour moi, ces fermetures répétées des complexes sportifs cassent mon rythme physique ce qui me demande plus d’effort à chaque reprise pour retrouver mon niveau, puis l’améliorer.

Corentin : J'ai raté plusieurs entraînements depuis le mois de septembre à cause de quelques problèmes de santé, et par-dessus ça, les gymnases ferment... Je me suis donc peu entraîné en ce début de saison.

John : C'est tout le collectif de Toulouse qui est pénalisé. La crise sanitaire chamboule les méthodes d’entraînements et le collectif, notamment avec le protocole sanitaire. Alors on s'adapte au jour le jour : c’est compliqué d’avoir des entraînements réguliers, de trouver une certaine sérénité mais on trouve des alternatives.

Grâce à mon statut de sportif de haut niveau j'ai la chance d’avoir encore accès au gymnase. Le club se mobilise pour nous (quatre joueurs sont concernés) proposer des séances de qualité et notamment des entraînements individualisés.


 

Comment organises-tu ta pratique sportive hors STRH (pratique dans un autre club et/ou préparation physique)?

John : De mon côté j’utilise un vélo à bras que je fixe à mon fauteuil de ville pour faire des balades ou des séances qui peuvent durer de 1 à 2 heures. J'essaie d'en faire tous les jours, soit 10 à 20km de travail, avec l'objectif de conserver une condition physique optimale. Par contre on ne peut pas parler de performance car celle-ci est plus liée à la pratique en fauteuil avec l’engagement physique que ça implique.

Le club propose des alternatives avec notamment des séances en ligne animées par Mélanie, tous les mercredis en fin de journée. Elles sont adaptées à nos aptitudes physiques (pas les mêmes mouvements et/ou charges en fonction du handicap). L'objectif est de ne pas perdre notre condition physique et de continuer à progresser.

Corentin : La fermeture des salles de sport et des gymnases ne change pas grand-chose pour moi car je fais ma préparation physique chez moi. Par contre il est compliqué pour moi d’aller « rouler » avec autre chose que mon fauteuil de ville car je ne peux pas m’organiser facilement pour récupérer le fauteuil du club. Donc quand je pars rouler ce n'est forcément pas avec la même intensité qu'en fauteuil de sport. Je ne me fixe pas les mêmes objectifs, c'est différent mais je m'adapte.

Lison : Habitant en périphérie de Toulouse, j’ai la chance de pouvoir accéder à ma salle de sport, deux à trois fois par semaine car elle n'est pas fermée. Et dès cette semaine je devrais commencer à rouler en fauteuil de rugby à XIII sur une piste d’athlétisme extérieure.


 

Quelles sont les prochaines échéances pour ton équipe ?

John : Elles sont nombreuses mine de rien! J’ai la chance de faire partie de l’équipe de France avec laquelle je participe à des stages et des tournois. Mais encore une fois nous vivons au jour le jour : on se tient prêt comme si tout allait se jouer sachant que malgré tout, du jour au lendemain tout peut être annulé. Nous sommes dans l’incertitude pour les tournois à venir et nous venons d'ailleurs d'apprendre que la Rugbymania est annulée (tournoi en République Tchèque initialement prévue pour novembre 2020) mais les stages nous permettent tout de même de nous préparer pour les Jeux de 2021 qui restent l’objectif ultime pour l’équipe de France.

Avec Toulouse cette année nous avons fait le choix de ne monter qu’une seule équipe très compétitive au sein d’un championnat de France élite (la Nationale 1) à six équipes. Le championnat sera plus que jamais relevé et se jouera en trois phases de plateau. Il n'y aura pas de phases finales, ce sera le meilleur qui gagnera le titre de champion de France. Mais encore une fois tout peut être remis en cause à cause de la crise sanitaire.

Corentin : Nous jouons à Toulon à l'occasion de la M Cup ce week-end (ndlr : 24 et 25 octobre 2020) avec l'objectif de gagner tous les matchs. Mais j’ai peur qu’il y ait un réel décalage entre les joueurs du groupe France qui ont enchaîné les stages et les autres joueurs, aussi bien le reste du groupe que les adversaires. Déjà qu’il y a une différence de niveau, avec les entraînements annulés, elle risque d'être encore plus marquée.

Lison : Malgré un début de saison en souffrance, l’objectif reste de pouvoir réaliser le championnat de France Elite 2 et, pourquoi pas, revenir avec une petite coupe !


 

Es-tu confiant.e pour la suite de la saison (maintien des matchs, tournois, entraînements)?

Lison : Je n’ai aucun élément concernant la suite de la saison, mais une chose est sûre, je croise bien fort les doigts pour que les premiers reports de matchs soient les derniers, et que nous puissions enfin faire une saison complète… dans le respect des règles sanitaires, bien entendu !

John : Je pense que la priorité est avant tout que l’on soit tous en bonne santé et qu’il ne nous arrive rien. Pour avoir lu et vu pas mal de choses autour du virus Covid 19, ça ne donne vraiment pas envie de tomber malade ! Je ne suis pas du tout serein concernant notre saison mais c’est pour le bien de tous : la tenue des matchs se fera en fonction de l’évolution de la pandémie. Pour moi, les entraînements et tournois passent au second plan car il faut se mobiliser sur la lutte anti covid, le reste c’est du bonus. Même si en tant que compétiteur j’espère quand même que tous les matchs et tournois seront maintenus, notamment pour se préparer au mieux pour les Jeux car l’objectif est de faire un podium à Tokyo en 2021.


 

Que penses-tu de la gestion de la crise par le STRH?

Lison : Le club subit, au même titre que les joueurs, cette crise sanitaire mais ne faillit pas et propose une solution dès qu'il est possible d'en apporter une.

John : Le STRH a vraiment bien anticipé et géré cette crise. Toutes les associations sportives sont impactées par cette crise, mais le club fait vraiment front grâce à des solutions alternatives, aussi bien pour le sportif que pour les projets d’action sociale. Je tiens à les remercier pour leur réactivité et leur capacité d'adaptation.

Corentin : Les entraînements organisés se font dans le respect des normes sanitaires, ce qui est rassurant. Par contre je ne comprends pas que la fédération handisport n'oblige pas les clubs à annuler leurs tournois. Selon moi, lorsque les rencontres sont maintenues, la fédération devrait demander aux membres du staff et aux joueurs de passer des tests PCR. J’ai du mal à comprendre pourquoi ce n'est pas obligatoire en handisport alors que cela se fait dans d'autres disciplines, pas à tous les niveaux évidemment. Les tests étant gratuits, ça devrait pouvoir s'organiser.


 

Le club propose-t-il des solutions pour palier à ce nouveau "presque" confinement?

John : Il propose beaucoup de choses comme les séances de Mélanie en visio mais aussi des entraînements individualisés pour les sportifs de haut-niveau, au gymnase (dans le respect drastique des mesures sanitaires) pour des entraînements individualisés.

Mais l’esprit collectif et la vie de groupe nous manquent : nous rassembler et s’entraîner ensemble ne peuvent pas être remplacées par des visios. Comme nous a précisé Clément Trezeux, directeur et manager sportif, il faudra trouver des ressources mentales pour tenir bon. Il faut saisir toutes les opportunités qui s'offrent à nous, tout en prenant les meilleures décisions pour conserver la santé de tous.

Corentin : Plusieurs outils sont déployés pour nous maintenir en activité. Notamment à travers des vidéos (séances diffusées en direct sur internet ou séances enregistrées), exercices à domicile pour les joueurs… il n’y a pas 50 000 options donc actuellement pour moi le club fait au mieux.

Lison : Oui et notamment dans le cadre de l’entente avec Les Toros de Saint Jory qui nous a permis de nous entraîner au sein de leurs structures car la ville n'était pas concernée par la fermeture des gymnases. Mais la mairie ferme désormais ses installations jusqu'au 27 octobre...


Pendant et après le confinement, le STRH proposait déjà des séances en ligne à ses adhérents mais aussi des lives sur les réseaux sociaux pour l'ensemble de ses followers.

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